Compléments biographiques

Cette rubrique permet de prendre connaissance d’informations nouvelles visant à préciser ou à compléter celles déjà contenues dans la biographie éditée.

Nous vous invitons donc à revenir régulièrement sur cette page pour suivre son évolution.

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22 février 2022

Un peu plus sur Arnould Galopin…                                                 

Dans le  numéro  93-94 de la revue Le Rocambole  (hiver 2020-printemps 2021- pages 270-271)) Jérôme Serme a évoqué Arnould Galopin au travers des petits livres de la série « Mes Belles histoires » éditée par Albin Michel. Il a judicieusement donné la liste des titres des 50 livrets publiés, omise dans la biographie du romancier, et  soulevé une réflexion sur les origines de ces courtes histoires destinées aux enfants.      A l’époque de mes recherches,  je m’étais davantage consacré aux grands « titres »  de Galopin plutôt qu’à cette série qui, alors,  m’avait semblée assez modeste au sein des  écrits du romancier. Je me suis un peu replongé dans cette petite collection afin  d’apporter quelques éléments complémentaires aux lecteurs du Rocambole :

  • La publication de ces livrets a commencé à la cadence d’un volume chaque semaine, rythme qui a été tenu jusqu’au numéro 34, car au  numéro suivant l’éditeur annonce qu’en raison de la crise actuelle du papier il ne pourra plus faire paraître qu’un numéro par quinzaine, tout en espérant reprendre la cadence précédente, espoir de reprise qui disparaît définitivement à partir du n° 40.

L’ensemble des 50 numéros aura donc été publié, au mieux, sur une durée de soixante-six semaines.

  • Si les combats de La Grande Guerre ont cessé le 11 novembre 1918, le traité de Paix avec l’Allemagne entérinant officiellement la fin du conflit n’a été signé que le 28 juin 1919 au château de Versailles. Et c’est  bien le conflit mondial qui a inspiré le début de la série « Mes Belles Histoires » puisque les dix premiers livrets, publiés à partir du début 1920, ont exclusivement trait à la Grande Guerre.
  • On peut penser que ces premiers ouvrages, outre l’objectif de  transmission des valeurs  républicaines de la France aux enfants au lendemain du conflit mondial, avaient peut-être aussi pour objectif de les attirer vers l’achat de la grande série Un Poilu de 12 ans que lance Galopin à la même époque.
  • Mes Belles histoires  traitent de quatre thèmes principaux : Guerre 14-18 – 13 n°, Exotisme – 14 n°,  Vie familiale – 13 n°,  Aventures maritimes – 5 n° ; cet ensemble représente 45 des 50 livrets et  90 % de la série.
  • Le prix de vente fixé à 25 centimes au lancement de la série a été respecté jusqu’au n° 41 (ou 42)  et passe à 35 centimes pour les suivants. Mais au fil du temps, crise économique oblige, de nombreux exemplaires seront surchargés d’étiquettes tarifaires supérieures, allant de 35c à 45c, en passant par  5 F, et atteignant même 12 francs !

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Il n’est pas courant de voir le nom de Arnould Galopin mentionné lors de publications nouvelles aussi est-il agréable d’en citer au moins deux récentes, qui rappellent le romancier, pour des ouvrages  moins connus du public :

Nombre de lecteurs auront entendu parler des recherches faites par Pierre Malinowski pour retrouver la tombe du Général Gudin, tué lors de la campagne de Russie en 1812, recherches abouties qui feront l’objet d’un ouvrage publié en octobre 2020[1]. Dans la bibliographie de l’ouvrage figure le nom du Capitaine Elzéar Blaze qui publia ses Souvenirs d’un officier de la Grande Armée, et ceux de Arnould Galopin et Maurice Vitrac qui participèrent à une réédition de ces souvenirs en y adjoignant une introduction et des notes.

Une petite rectification s’impose toutefois : l’ouvrage cité est celui de l’édition originale des Souvenirs de Blaze chez Garnier en 1901 et non pas celui contenant les notes de Vitrac et Galopin dont les références exactes figurent ci-après[2], ou dans la biographie de Galopin.

Un autre ouvrage, publié en 2015 aux éditions La Découverte et repris en 2021en collection de poche[3] a traité, lui, de la vie de Louise Michel et de documents inédits concernant cette grande figure de la Commune. Claude Rétat qui en a réalisé l’édition critique n’omet pas de citer Arnould Galopin qui, rappelons-le, a publié pour le compte de Louise Michel, un long feuilleton intitulé Souvenirs et Aventures de ma vie tel qu’il en est fait mention dans la biographie de Galopin publiée en 2013[4].

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Parlons aussi d’un intéressant document d’édition, entré en ma possession en 2020, qui nous éclaire sur le projet de  publication d’un ouvrage destiné à  accompagner les fêtes du Millénaire de la Normandie en 1911.

Ce contrat dactylographié de 10 articles est daté du 10 février 1911 et signé de G (Gustave) Ficker, éditeur, 6 rue de Savoie à Paris, et Arnould Galopin demeurant encore à cette date 39 rue des Vignes dans le 16e arrondissement.

Le document précise les obligations de chacun, qui se résument pour l’essentiel de la façon suivante :

  • Arnould Galopin, qui propose la publication d’un ouvrage à l’occasion de la célébration officielle du millénaire de la constitution du duché de Normandie, devra en fournir toute la matière, texte et illustration, et ne pas dépasser 260 pages au format in-4° ; il pourra faire appel à tel collaborateur qu’il jugera utile. Il s’engage à obtenir le patronage du comité central des fêtes du Millénaire et s’entremettra auprès des pouvoirs publics et conseils généraux pour obtenir des souscriptions et des achats pour distributions en livres de prix ; il fournira à l’éditeur la liste des membres des associations normandes de Paris et de province.
  • Monsieur Ficker prend à sa charge tous les frais d’édition et de lancement de l’ouvrage qui sera imprimé sur papier de luxe après entente entre les deux contractants. Il devra procéder à un nouveau tirage dès l’épuisement de la première édition. Un article additionnel au contrat précise qu’il ne saurait y avoir d’autre ouvrage similaire ou analogue.

Les conditions matérielles portent sur un tirage initial de 1 500 exemplaires, non compris la passe d’usage (1/10e du tirage), un prix de vente fixé à 20 francs par exemplaire, et un droit fixe versé à l’auteur de 2 francs par exemplaire sur les 3 000 premiers exemplaires vendus, lequel  n’aura aucun droit cependant sur les exemplaires de la passe, ou donnés à la presse, ou remis à titre de publicité à certaines personnes, mais qu’il recevra, à parution, 15 exemplaires à titre gracieux.

L’ouvrage publié permet de constater que Arnould Galopin s’est « associé » à Alfred Schalck de La Faverie pour la réalisation de l’ouvrage, peut-être en raison de sa fonction de bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale qui pouvait être utile pour la recherche des documents à insérer dans le livre. Si le volume comprend 238 pages imprimées sur un papier épais de très grande qualité[5], non précisée dans le volume,  s’y ajoutent  60 pages de documents hors-texte, ce qui constitue un fort volume de près de 300 pages dédiées à la gloire de la Normandie. Le prix de vente, estimé à 80 euros en valeur actuelle, parait presque en deçà de la valeur réelle d’un tel ouvrage.

Pour sa rémunération, Arnould Galopin aurait donc perçu, environ  12 000 euros pour le  tirage initial, somme assez conséquente semble-t-il.

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Et pour terminer, rappelons-nous que Galopin a publié  son premier ouvrage Les Enracinées chez Arthème Fayard en 1903, livre préfacé par le Président Magnaud, qui avait défrayé la chronique en 1898 en rendant un jugement qui allait pour le moins à l’encontre des décisions traditionnelles de la justice. Le parrainage de ce juge pour la  publication du livre a certainement été un élément promotionnel très fort à l’époque et prouve que Galopin savait (déjà) frapper aux bonnes portes.    Mais que sait-on du travail accompli par ce magistrat ? Et pourquoi sa tombe comporte-t-elle  l’inscription « Le bon Juge » ?

Si vous avez envie de mieux connaître ce personnage dont la vie a été un long combat, je vous suggère de lire l’ouvrage qu’a publié récemment Mohamed Sadoun[6].

Pierre Chevallier

[1] « A la Recherche du tombeau perdu » – le Cherche-Midi, collection Documents, septembre 2020.

[2] Arthème Fayard – Modern-Collection Historique et Anecdotique –  février 1906.

[3]  Louise Michel – A travers la mort – Mémoires inédits 1886-1890, Editions La Découverte – 2015 et 2021.

[4] Arnould Galopin – Homme de lettres, Romancier populaire –  pages 46 à 49 et 223 – PGC Editions 2013.

[5] Si un lecteur possédant un exemplaire de l’ouvrage peut me préciser la nature du papier, je lui en serai reconnaissant.

[6]Paul Magnaud : Le Bon Juge de Château-Thierry,  Riveneuve 2020 – 129 pages – 9,50 €.

31 mars 2018.

Depuis plusieurs années, différents éditeurs ont relancé la publication d’ouvrages de Galopin et, pour les lecteurs qui souhaiteraient se procurer ces titres en éditions « modernes », il m’a paru intéressant de leur en dresser une liste de synthèse :

En langue française :

  • La Ténébreuse affaire de Green-Park,  Editions Grand Caractère / François Galliot éditeur – 2008.
  • L’Homme au complet gris, Les Editions de l’Antre – 2010.
  • Louise Michel en Nouvelle Calédonie – Maiade éditions – 2010. Cet ouvrage reprend les 26 premiers feuilletons des « Souvenirs et Aventures de ma vie » , écrits par Arnould Galopin pour le compte de Louise Michel et publiés dans La Vie Populaire. 
  • Le Bacille, Editions de l’Arbre Vengeur – 2011.
  • Les Poilus de la 9e, AARP Centre Rocambole/Encrage édition – 2013. 
  • Le Docteur Oméga, Méli-Mélo éditions – 2018.

En langue anglaise :

  • Le Docteur Oméga, Black Coat Press éditionsEtats-Unis – 2003 – sous 2 présentations différentes. Précisons toutefois que le texte original a été remanié.
  • The Man with the blue face, Black Coat Press éditions, Etats-Unis – 2015. Cet ouvrage reprend le texte original du Bacille ainsi que sept autres titres de différents auteurs.
  • Ténébras, Black Coat Press éditions, Etats-Unis – 2016.

Rappelons que la dernière édition d’un roman de Galopin remontait à 1949, année où Albin Michel à relancé Le Docteur Oméga.

Mais il y a aussi la possibilité de réaliser des éditions à la demande comme par exemple Le Sergent Bucaille  ou Ténébras, et pour les amateurs il est encore possible de trouver quelques titres dans leur édition originale….

Il n’est pas inutile non plus d’indiquer que la revue « Le Rocambole », bulletin de l’Association des Amis du Roman Populaire (AARP), dans son numéro 71-72 (été-automne 2015) consacré à La Grande Guerre du soldat populaire, cite plusieurs fois Arnould Galopin pour certains des romans de guerre qu’il a publiés pendant le conflit.

15 janvier 2018

Rectification à l’édition 2013 de la biographie :

Malgré plusieurs relectures des textes avant l’impression du livre, deux erreurs ont été commises à la page 220, dans le tableau qui recense les romans pour enfants ; elles concernent le nombre réel de pages de deux aventures :

  • Un Poilu de 12 ans……………………..  1751 pages et non pas 1571 (inversion de chiffres)
  • Un Tour du Monde en aéroplane…  2624 pages et non pas 1624 (erreur de frappe).

Ce sont donc au total 29 817 pages qui ont été publiées, au lieu des 28 637 mentionnées dans le tableau.

Que les lecteurs veuillent bien me pardonner d’avoir, tout à fait involontairement, sous-estimé le travail de Galopin !

28 janvier 2018.

Le nom du romancier a été plusieurs fois associé par ses éditeurs au lancement de séries fasciculaires ou de collections, preuve que son nom était, à priori, un atout pour faire connaître les ouvrages publiés. On peut citer, notamment :

  • La création de la collection « Modern Collection Historique et Anecdotique » chez Fayard pour publier les dix premiers ouvrages rééditant des mémoires historiques proposés par Arnould Galopin et Maurice Vitrac,
  • La revue « Mon Beau livre », chez Fayard, qui inclura dès le n° 1, en 1906, la publication, en feuilleton, du roman d’anticipation Le Docteur Oméga,
  • La « Nouvelle Collection de Mémoires historiques » lancée par Albin Michel pour accueillir des ouvrages présentés par Galopin et Vitrac,
  • La revue hebdomadaire « Le Boy-scout », lancée par Albin Michel en 1913qui y présente, en feuilleton, Les Aventures de trois Boy-scouts, 
  • La revue « Le Bon-Point amusant » lancée par Albin Michel en 1911 où Galopin aura en permanence la réédition de l’un de ses feuilletons,
  • La collection « Mes Petits Feuilletons »  avec, en numéro un, Maman Mélie,
  • La « Supercollection » en 1931, qui propose une réédition de L’Homme au complet gris,
  • L’hebdomadaire « Le Petit Détective – Hebdomadaire de la Jeunesse », lancé en 1935, après de décès de Arnould Galopin, qui reprend le feuilleton Un Tour du monde en aéroplane.