Compléments biographiques

Cette rubrique permet de prendre connaissance d’informations nouvelles visant à préciser ou à compléter celles déjà contenues dans la biographie éditée.

Nous vous invitons donc à revenir régulièrement sur cette page pour suivre son évolution.

Une remarque ? Une question ?  contactez l’auteur de la biographie qui ne manquera pas de vous répondre.

A bientôt !

Précisions sur Arnould Galopin.
Article publié dans la revue Le Rocambole n° 107/108 – décembre 2024.

La biographie d’Arnould Galopin  a été publiée en janvier 2013 et s’il parait utile d’apporter aujourd’hui  quelques rectifications sur certains points du texte initial, il semble aussi profitable d’y ajouter, même si certaines peuvent paraître modestes, des  informations complémentaires qui permettent d’enrichir la connaissance que l’on peut avoir du  romancier.
Commençons par les rectifications.

Les fascicules pour enfants,
Le recensement de la page 220, comporte deux erreurs dans le décompte des pages. Il faut donc lire :
– Un poilu de 12 ans ………………    1751 pages et non pas 1571 (inversion de chiffres),
– Un Tour du Monde en aéroplane…   2624 pages et non pas 1624 (erreur de frappe).
Ce qui porte à  29 815  le total des pages publiées au lieu de 28 637.

Ainsi, ce sont près de 30 000 pages d’aventures en tous genres qui ont été mises à disposition des enfants et adolescents de 1906 à 1935.

 

Sur la Ligne de feu. Publié en 1917.
Lors de mes recherches, le seul exemplaire que j’avais pu consulter, et seulement sous forme de microfilm, était celui de la BNF. La première page présentée  indique le titre, suivi de : Carnet de campagne d’un correspondant de guerre.  J’ai cru à l’époque, qu’il s’agissait de la couverture du livre mais en  réalité, il s’agit de la page de titre intérieure.
Par la suite j’ai pu me procurer un exemplaire imprimé, qui indique :
– sur la couverture : Carnet de Campagne d’un Correspondant de Guerre,  suivi de la précision  avec 20 illustrations hors-texte.
– à l’intérieur, sur la page de titre : Carnet de campagne d’un correspondant de guerre,  et la mention deuxième édition.

En rapprochant ces éléments, j’avais donc pensé qu’il y avait eu une première édition sans illustrations. L’acquisition en 2015, d’un autre exemplaire, de présentation identique au  précédent, mais portant  la mention en page de titre de Troisième édition m’a confirmé mon erreur d’appréciation. Il n’y a  pas eu d’édition sans illustrations, contrairement à ce que j’ai indiqué à la page 238, le terme « édition » sous-entendant  tirage de 1000 exemplaires et non pas  nouveau tirage  modifié par rapport au précédent.

Et ceci  permet de compléter le tableau de synthèse des tirages des livres –  page 267  –  en y  ajoutant en seconde position,  ce titre, le nom de l’éditeur De Boccard,  et la précision de « 3e édition »  dans la colonne « mention ».

Les Honneurs décernés à Arnould Galopin.

Dans cette rubrique, à la page 156, deux modifications sont à apporter :

  • A la liste de ses décorations françaises il y a lieu d’ajouter celle d’Officier de l’Instruction Publique. Cette nomination, signée en date du 5 février 1896 par le Ministre de l’Instruction publique des Beaux-Arts et des cultes (à l’époque Emile Combes),  est publiée à la page 758 du Journal Officiel du 8 février 1896 ; Arnould Galopin y est cité en qualité de Publiciste à Paris.

Ainsi Galopin aura été : Officier d’Académie en 1890, Officier de l’Instruction Publique en 1896, Chevalier de la Légion d’Honneur en 1920, Officier de la Légion d’Honneur en1932,

  • Aux distinctions, il faut par contre retirer: Lauréat de l’Académie Française [avec Henry de La Vaulx] pour  Le Tour du monde de deux gosses.

Le fait qu’Arnould Galopin et Henry de La Vaulx ont fait suivre leurs noms, sur certaines éditions de cet ouvrage, de la mention « Lauréats de l’Académie Française » m’avait fait croire que les deux auteurs avaient obtenu une reconnaissance particulière de l’Académie pour cette œuvre commune. Or il n’en a rien été, tel que j’ai pu le constater  ultérieurement,  après  consultation des registres d’attributions de prix de l’Académie Française et ma  rencontre avec le responsable des archives.

Certes, ils ont bien été lauréats de l’Académie, mais chacun pour son compte :
Henry de la Vaulx – prix Sorbier-Arnould [et 1000 francs] – attribué en séance du 21 novembre 1912 – pour son ouvrage Le Triomphe de la navigation aérienne

Arnould Galopin –  prix Montyon [et 300 francs] –  en 1919 –  pour son ouvrage Sur le Front de mer.

Et lorsque des rééditions du Tour du monde de deux gosses furent décidées, les deux associés eurent l’idée, à moins que ce ne soit celle de l’éditeur, d’appuyer cette nouvelle publication par la mention de la reconnaissance académique obtenue antérieurement, conférant ainsi au roman une « référence » qualitative supplémentaire, qui ne pouvait qu’en favoriser la diffusion…

Mais profitons de notre présence dans ce chapitre pour y ajouter une distinction très particulière, attribuée à Galopin en 1895, pour un acte de courage dont il avait fait preuve en 1894. Voici  l’article publié dans Le Public le 27 juin 1895 :

Parmi les distinctions honorifiques accordées par la Société française de sauvetage, nous relevons avec plaisir celle obtenue par notre excellent confrère Arnould Galopin à qui une médaille d’argent a été décernée pour sa belle conduite lors de l’incendie de décors [de l’Opéra] de la rue Richer qui eut lieu l’année dernière.

« Nous sommes heureux, a dit le rapporteur, de décerner une médaille d’argent à M. Arnould Galopin pour le courageux acte de sauvetage qu’il a accompli en retirant des flammes un lieutenant de pompiers en danger de mort ».

Des applaudissements nombreux ont accueilli ces paroles.

Cette remise de récompenses, en séance à La Sorbonne, est également reprise dans le Voltaire du 27 juin, La Cocarde, Le Gil Blas, et bien sûr dans Le Soir où Galopin est alors journaliste.

Et je ne puis résister à l’envie de vous faire part d’un autre acte de bravoure que Galopin aurait réalisé en  sauvant le jeune  roi Alphonse XIII  de la noyade à San-Sébastian, ce qui lui aurait valu d’être décoré de la Croix d’Isabelle la Catholique ! Mais je me dois d’approfondir mes recherches pour vous en reparler…

Duels

Le journal « L’Union Libérale » du 11 février 1893 mentionne l’évènement suivant :          Une rencontre à l’épée, dont les suites ont été assez graves, a eu lieu hier après-midi aux environs de Paris, entre M Galopin Arnould, Secrétaire de la Rédaction de la Nation, et M Dalsème. M Dalsème a été très grièvement atteint au côté droit.

Découvert récemment, ce duel s’ajoute  à celui déjà répertorié (page 27) qui avait eût lieu le 14 septembre 1890.

Le Labyrinthe des lettres.

Ce titre, évoqué dans le corps de la biographie – page 276,  est important puisqu’il s’agit de mémoires littéraires du romancier pour la période 1900-1930, dont la rédaction semblait très avancée, et annoncé  plusieurs fois comme « à paraître ».

Un entrefilet, sans nom de signataire, publié par le journal Aux Ecoutes, le 9 février 1935, exactement deux mois jour pour jour après le décès du romancier,  en fait mention  de la façon suivante :

A la recherche du « Labyrinthe des Lettres »

Les familiers de l’excellent écrivain Arnould Galopin qui, on le sait, vient de mourir après un labeur écrasant, connaissaient des fragments d’un manuscrit intitulé : Le Labyrinthe des lettres, sorte de mémoires où Galopin relatait d’étonnants secrets aujourd’hui perdus. On y apprenait sur certains personnages célèbres, d’assez drôles d’histoires.

Or, depuis la mort de l’écrivain, le précieux manuscrit, qui ne quittait jamais un certain tiroir de son cabinet de travail, a disparu inexplicablement, et toutes les recherches faites par la famille sont restées vaines.

On peut se poser au moins trois questions par rapport à cet article :                                            1- Comment le journal a-t-il eu connaissance de la disparition du manuscrit ? Qui l’a renseigné ?

2 – Comment la famille a-t-elle pu être dépossédée de ce document [sans s’en rendre compte], sauf d’avoir  autorisé [de bonne foi] des personnes  qu’elle connaissait à pénétrer dans le cabinet de travail du romancier, très rapidement après son décès…

3 – La personne qui a « dérobé » ce dossier l’a-t-elle détruit, ou conservé en vue d’une utilisation ultérieure ?

Le mystère  reste entier !  Mais c’est bien la preuve, en tout cas, que la famille du romancier ne s’est   pas réellement préoccupée de la gestion du patrimoine littéraire laissé par le défunt.

Yvette

Dans la biographie est évoqué, pages 37-40-41, un travail réalisé par Galopin en partant d’un roman de Guy de Maupassant, dont la paternité semblait avoir été remise en cause puisque le nom du romancier n’était pas resté attaché à la pièce de théâtre qu’il dis ait avoir écrite.

La découverte de trois documents permet d’y voir plus clair.

Tout d’abord un article  de Galopin daté du 30 octobre 1901 dans Le Drapeau ; Galopin répond à un rédacteur du Figaro :

            Mon Cher Confrère,

            Je lis dans le Figaro d’aujourd’hui un entrefilet dans lequel vous dites, en parlant du    différend qui s’est élevé entre M. Pierre Berton et moi, au sujet d’Yvette de        Maupassant : « Ni Mme de Maupassant, ni M. Lavareille, ni M. Ollendorff n’ont    prévenu M. Arnould Galopin qu’ils avaient accordé une autorisation à M. Pierre         Berton ».

            C’est exact, mais voulez-vous ajouter que ce n’est pas par suite d’un oubli que je n’ai         pas été prévenu. Cette affaire est, croyez-le, pleine de curieux dessous que je ne puis          dévoiler pour le moment, mais sur lesquels je reviendrai bientôt cat ils intéressent au             plus haut point les auteurs dramatiques qui auraient un jour l’intention de tirer une             pièce d’un roman de Maupassant.

            Croyez, mon cher confrère, à mes dévoués sentiments.

            Arnould Galopin,

            Secrétaire général du Drapeau.

Puis, un article publié par l’Intransigeant le 1er novembre 1901 :

            A propos d’Yvette, le grand succès actuel du théâtre du Vaudeville, un différend vient      de s’élever entre M. Pierre Berton et notre excellent confrère M. Arnould Galopin.

Dûment autorisé par Mme de Maupassant mère et par M. Lavareille, chargé du règlement de la succession du grand romancier, M. Galopin commença d’abord, en collaboration avec M. Claude Berton, fils de M. Pierre Berton, et acheva seul une pièce tirée de l’admirable nouvelle de Guy de Maupassant et qui fut présentée à M. Gémier, directeur de la Renaissance.

  1. Galopin supposant qu’une confidence de M. Claude Berton avait pu donner à son père l’idée d’écrire lui-même la pièce, porta sa réclamation devant le Comité de la Société des auteurs dramatiques. Nous ferons connaître la décision arbitrale du comité.

Que l’Intransigeant du 3 novembre 1901 publie en ces termes :

La commission de la Société des auteurs vient de rendre sa sentence à propos du différend survenu au sujet d’Yvette entre M. Arnould Galopin, M. Pierre Berton et la succession Maupassant.

La commission a tout d’abord établi la parfaite bonne foi de part et d’autre. Elle a ensuite décidé qu’une portion des droits devant revenir à Mme de Maupassant serait attribuée à M. Galopin pour le dédommager du préjudice à lui causé.

Les intéressés avaient été appelés et ont été entendus contradictoirement.

Ainsi, le travail réel de Galopin ne fait plus aucun doute et le litige semble avoir été résolu  à la satisfaction des parties concernées.

Mémoires de Danval

Et je termine cet ensemble  d’informations par un élément  dont j’ai eu connaissance cet été, en lisant un livre tout juste publié sous le titre : Danval – Un forçat innocent. Cet ouvrage, fort de 659 pages, publié par les éditions Humanis, est dû à Michel Soulard, passionné d’Histoire calédonienne,  déjà auteur de plusieurs  livres sur cette lointaine « Collectivité d’Outre-mer à statut particulier », et  toujours résident en Nouvelle Calédonie.

Le livre reprend les mémoires de Danval, pharmacien soupçonné d’avoir empoisonné son épouse et  injustement condamné, publiés en feuilleton à partir du 20 janvier 1903 dans la revue bihebdomadaire La Vie populaire, que Michel Soulard complète par une introduction, des notes nombreuses et exhaustives, et des commentaires.

Pourquoi, me direz-vous, faire mention de ce livre au sein d’un article de mises à jour sur Arnould Galopin ? Tout simplement parce que Michel Soulard dévoile, argumentaires à l’appui, que Galopin aurait été, pour une  partie des mémoires, la plume de Danval…, avant de devenir, peu après, toujours pour La Vie Populaire, le rédacteur des Souvenirs et Aventures de ma vie de Louise Michel.                                     Les lecteurs du Rocambole auront certainement l’envie de découvrir cet ouvrage.

A suivre…

 

Pierre Chevallier – 20 septembre 2024.

22 février 2022

Un peu plus sur Arnould Galopin…                                                 

Dans le  numéro  93-94 de la revue Le Rocambole  (hiver 2020-printemps 2021- pages 270-271)) Jérôme Serme a évoqué Arnould Galopin au travers des petits livres de la série « Mes Belles histoires » éditée par Albin Michel. Il a judicieusement donné la liste des titres des 50 livrets publiés, omise dans la biographie du romancier, et  soulevé une réflexion sur les origines de ces courtes histoires destinées aux enfants.      A l’époque de mes recherches,  je m’étais davantage consacré aux grands « titres »  de Galopin plutôt qu’à cette série qui, alors,  m’avait semblée assez modeste au sein des  écrits du romancier. Je me suis un peu replongé dans cette petite collection afin  d’apporter quelques éléments complémentaires aux lecteurs du Rocambole :

  • La publication de ces livrets a commencé à la cadence d’un volume chaque semaine, rythme qui a été tenu jusqu’au numéro 34, car au  numéro suivant l’éditeur annonce qu’en raison de la crise actuelle du papier il ne pourra plus faire paraître qu’un numéro par quinzaine, tout en espérant reprendre la cadence précédente, espoir de reprise qui disparaît définitivement à partir du n° 40.

L’ensemble des 50 numéros aura donc été publié, au mieux, sur une durée de soixante-six semaines.

  • Si les combats de La Grande Guerre ont cessé le 11 novembre 1918, le traité de Paix avec l’Allemagne entérinant officiellement la fin du conflit n’a été signé que le 28 juin 1919 au château de Versailles. Et c’est  bien le conflit mondial qui a inspiré le début de la série « Mes Belles Histoires » puisque les dix premiers livrets, publiés à partir du début 1920, ont exclusivement trait à la Grande Guerre.
  • On peut penser que ces premiers ouvrages, outre l’objectif de  transmission des valeurs  républicaines de la France aux enfants au lendemain du conflit mondial, avaient peut-être aussi pour objectif de les attirer vers l’achat de la grande série Un Poilu de 12 ans que lance Galopin à la même époque.
  • Mes Belles histoires  traitent de quatre thèmes principaux : Guerre 14-18 – 13 n°, Exotisme – 14 n°,  Vie familiale – 13 n°,  Aventures maritimes – 5 n° ; cet ensemble représente 45 des 50 livrets et  90 % de la série.
  • Le prix de vente fixé à 25 centimes au lancement de la série a été respecté jusqu’au n° 41 (ou 42)  et passe à 35 centimes pour les suivants. Mais au fil du temps, crise économique oblige, de nombreux exemplaires seront surchargés d’étiquettes tarifaires supérieures, allant de 35c à 45c, en passant par  5 F, et atteignant même 12 francs !

……………………………………………………..

Il n’est pas courant de voir le nom de Arnould Galopin mentionné lors de publications nouvelles aussi est-il agréable d’en citer au moins deux récentes, qui rappellent le romancier, pour des ouvrages  moins connus du public :

Nombre de lecteurs auront entendu parler des recherches faites par Pierre Malinowski pour retrouver la tombe du Général Gudin, tué lors de la campagne de Russie en 1812, recherches abouties qui feront l’objet d’un ouvrage publié en octobre 2020[1]. Dans la bibliographie de l’ouvrage figure le nom du Capitaine Elzéar Blaze qui publia ses Souvenirs d’un officier de la Grande Armée, et ceux de Arnould Galopin et Maurice Vitrac qui participèrent à une réédition de ces souvenirs en y adjoignant une introduction et des notes.

Une petite rectification s’impose toutefois : l’ouvrage cité est celui de l’édition originale des Souvenirs de Blaze chez Garnier en 1901 et non pas celui contenant les notes de Vitrac et Galopin dont les références exactes figurent ci-après[2], ou dans la biographie de Galopin.

Un autre ouvrage, publié en 2015 aux éditions La Découverte et repris en 2021en collection de poche[3] a traité, lui, de la vie de Louise Michel et de documents inédits concernant cette grande figure de la Commune. Claude Rétat qui en a réalisé l’édition critique n’omet pas de citer Arnould Galopin qui, rappelons-le, a publié pour le compte de Louise Michel, un long feuilleton intitulé Souvenirs et Aventures de ma vie tel qu’il en est fait mention dans la biographie de Galopin publiée en 2013[4].

………………………………………………..

Parlons aussi d’un intéressant document d’édition, entré en ma possession en 2020, qui nous éclaire sur le projet de  publication d’un ouvrage destiné à  accompagner les fêtes du Millénaire de la Normandie en 1911.

Ce contrat dactylographié de 10 articles est daté du 10 février 1911 et signé de G (Gustave) Ficker, éditeur, 6 rue de Savoie à Paris, et Arnould Galopin demeurant encore à cette date 39 rue des Vignes dans le 16e arrondissement.

Le document précise les obligations de chacun, qui se résument pour l’essentiel de la façon suivante :

  • Arnould Galopin, qui propose la publication d’un ouvrage à l’occasion de la célébration officielle du millénaire de la constitution du duché de Normandie, devra en fournir toute la matière, texte et illustration, et ne pas dépasser 260 pages au format in-4° ; il pourra faire appel à tel collaborateur qu’il jugera utile. Il s’engage à obtenir le patronage du comité central des fêtes du Millénaire et s’entremettra auprès des pouvoirs publics et conseils généraux pour obtenir des souscriptions et des achats pour distributions en livres de prix ; il fournira à l’éditeur la liste des membres des associations normandes de Paris et de province.
  • Monsieur Ficker prend à sa charge tous les frais d’édition et de lancement de l’ouvrage qui sera imprimé sur papier de luxe après entente entre les deux contractants. Il devra procéder à un nouveau tirage dès l’épuisement de la première édition. Un article additionnel au contrat précise qu’il ne saurait y avoir d’autre ouvrage similaire ou analogue.

Les conditions matérielles portent sur un tirage initial de 1 500 exemplaires, non compris la passe d’usage (1/10e du tirage), un prix de vente fixé à 20 francs par exemplaire, et un droit fixe versé à l’auteur de 2 francs par exemplaire sur les 3 000 premiers exemplaires vendus, lequel  n’aura aucun droit cependant sur les exemplaires de la passe, ou donnés à la presse, ou remis à titre de publicité à certaines personnes, mais qu’il recevra, à parution, 15 exemplaires à titre gracieux.

L’ouvrage publié permet de constater que Arnould Galopin s’est « associé » à Alfred Schalck de La Faverie pour la réalisation de l’ouvrage, peut-être en raison de sa fonction de bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale qui pouvait être utile pour la recherche des documents à insérer dans le livre. Si le volume comprend 238 pages imprimées sur un papier épais de très grande qualité[5], non précisée dans le volume,  s’y ajoutent  60 pages de documents hors-texte, ce qui constitue un fort volume de près de 300 pages dédiées à la gloire de la Normandie. Le prix de vente, estimé à 80 euros en valeur actuelle, parait presque en deçà de la valeur réelle d’un tel ouvrage.

Pour sa rémunération, Arnould Galopin aurait donc perçu, environ  12 000 euros pour le  tirage initial, somme assez conséquente semble-t-il.

……………

Et pour terminer, rappelons-nous que Galopin a publié  son premier ouvrage Les Enracinées chez Arthème Fayard en 1903, livre préfacé par le Président Magnaud, qui avait défrayé la chronique en 1898 en rendant un jugement qui allait pour le moins à l’encontre des décisions traditionnelles de la justice. Le parrainage de ce juge pour la  publication du livre a certainement été un élément promotionnel très fort à l’époque et prouve que Galopin savait (déjà) frapper aux bonnes portes.    Mais que sait-on du travail accompli par ce magistrat ? Et pourquoi sa tombe comporte-t-elle  l’inscription « Le bon Juge » ?

Si vous avez envie de mieux connaître ce personnage dont la vie a été un long combat, je vous suggère de lire l’ouvrage qu’a publié récemment Mohamed Sadoun[6].

Pierre Chevallier

[1] « A la Recherche du tombeau perdu » – le Cherche-Midi, collection Documents, septembre 2020.

[2] Arthème Fayard – Modern-Collection Historique et Anecdotique –  février 1906.

[3]  Louise Michel – A travers la mort – Mémoires inédits 1886-1890, Editions La Découverte – 2015 et 2021.

[4] Arnould Galopin – Homme de lettres, Romancier populaire –  pages 46 à 49 et 223 – PGC Editions 2013.

[5] Si un lecteur possédant un exemplaire de l’ouvrage peut me préciser la nature du papier, je lui en serai reconnaissant.

[6]Paul Magnaud : Le Bon Juge de Château-Thierry,  Riveneuve 2020 – 129 pages – 9,50 €.

31 mars 2018.

Depuis plusieurs années, différents éditeurs ont relancé la publication d’ouvrages de Galopin et, pour les lecteurs qui souhaiteraient se procurer ces titres en éditions « modernes », il m’a paru intéressant de leur en dresser une liste de synthèse :

En langue française :

  • La Ténébreuse affaire de Green-Park,  Editions Grand Caractère / François Galliot éditeur – 2008.
  • L’Homme au complet gris, Les Editions de l’Antre – 2010.
  • Louise Michel en Nouvelle Calédonie – Maiade éditions – 2010. Cet ouvrage reprend les 26 premiers feuilletons des « Souvenirs et Aventures de ma vie » , écrits par Arnould Galopin pour le compte de Louise Michel et publiés dans La Vie Populaire. 
  • Le Bacille, Editions de l’Arbre Vengeur – 2011.
  • Les Poilus de la 9e, AARP Centre Rocambole/Encrage édition – 2013. 
  • Le Docteur Oméga, Méli-Mélo éditions – 2018.

En langue anglaise :

  • Le Docteur Oméga, Black Coat Press éditionsEtats-Unis – 2003 – sous 2 présentations différentes. Précisons toutefois que le texte original a été remanié.
  • The Man with the blue face, Black Coat Press éditions, Etats-Unis – 2015. Cet ouvrage reprend le texte original du Bacille ainsi que sept autres titres de différents auteurs.
  • Ténébras, Black Coat Press éditions, Etats-Unis – 2016.

Rappelons que la dernière édition d’un roman de Galopin remontait à 1949, année où Albin Michel à relancé Le Docteur Oméga.

Mais il y a aussi la possibilité de réaliser des éditions à la demande comme par exemple Le Sergent Bucaille  ou Ténébras, et pour les amateurs il est encore possible de trouver quelques titres dans leur édition originale….

Il n’est pas inutile non plus d’indiquer que la revue « Le Rocambole », bulletin de l’Association des Amis du Roman Populaire (AARP), dans son numéro 71-72 (été-automne 2015) consacré à La Grande Guerre du soldat populaire, cite plusieurs fois Arnould Galopin pour certains des romans de guerre qu’il a publiés pendant le conflit.

15 janvier 2018

Rectification à l’édition 2013 de la biographie :

Malgré plusieurs relectures des textes avant l’impression du livre, deux erreurs ont été commises à la page 220, dans le tableau qui recense les romans pour enfants ; elles concernent le nombre réel de pages de deux aventures :

  • Un Poilu de 12 ans……………………..  1751 pages et non pas 1571 (inversion de chiffres)
  • Un Tour du Monde en aéroplane…  2624 pages et non pas 1624 (erreur de frappe).

Ce sont donc au total 29 817 pages qui ont été publiées, au lieu des 28 637 mentionnées dans le tableau.

Que les lecteurs veuillent bien me pardonner d’avoir, tout à fait involontairement, sous-estimé le travail de Galopin !

28 janvier 2018.

Le nom du romancier a été plusieurs fois associé par ses éditeurs au lancement de séries fasciculaires ou de collections, preuve que son nom était, à priori, un atout pour faire connaître les ouvrages publiés. On peut citer, notamment :

  • La création de la collection « Modern Collection Historique et Anecdotique » chez Fayard pour publier les dix premiers ouvrages rééditant des mémoires historiques proposés par Arnould Galopin et Maurice Vitrac,
  • La revue « Mon Beau livre », chez Fayard, qui inclura dès le n° 1, en 1906, la publication, en feuilleton, du roman d’anticipation Le Docteur Oméga,
  • La « Nouvelle Collection de Mémoires historiques » lancée par Albin Michel pour accueillir des ouvrages présentés par Galopin et Vitrac,
  • La revue hebdomadaire « Le Boy-scout », lancée par Albin Michel en 1913qui y présente, en feuilleton, Les Aventures de trois Boy-scouts, 
  • La revue « Le Bon-Point amusant » lancée par Albin Michel en 1911 où Galopin aura en permanence la réédition de l’un de ses feuilletons,
  • La collection « Mes Petits Feuilletons »  avec, en numéro un, Maman Mélie,
  • La « Supercollection » en 1931, qui propose une réédition de L’Homme au complet gris,
  • L’hebdomadaire « Le Petit Détective – Hebdomadaire de la Jeunesse », lancé en 1935, après de décès de Arnould Galopin, qui reprend le feuilleton Un Tour du monde en aéroplane.