Carnet de lectures de Michel Marmin dans la revue Eléments avril-juin 2013

[ ….] Au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle il y a eu une littérature populaire française talentueuse, inventive, généreuse, virile, instructive. Pierre Chevallier a consacré un formidable ouvrage à l’un des champions de la catégorie : Arnould Galopin .

Le prolifique romancier a œuvré dans tous les genres, du roman de cape et d’épée au roman policier, en passant par la science-fiction. Il était en somme le fils d’Alexandre Dumas, d’Emile Gaboriau et de Jules Verne. De Galopin, je n’avais personnellement lu, assez récemment d’ailleurs, que Le Sergent Bucaille, mémoires imaginaires d’un soldat de Napoléon. Je puis assurer que l’épopée impériale n’a pas inspiré beaucoup de livres aussi vivants, aussi émouvants et aussi bien sentis que celui-ci. J’en ignorais l’existence lorsque j’ai écrit mon Napoléon au-delà de la légende, car je l’aurais cité au même titre que Le Conscrit de 1813 d’Erckmann-Chatrian .

Le livre de Chevallier est à la fois savant et modeste. Savant, il l’est par sa documentation prodigieuse, par la précision de ses informations. Quant à la modestie de Chevallier, elle consiste à ne pas se faire valoir en se livrant à des exégèses aventurées. C’est une grande qualité. Il y a aussi de superbes reproductions de couvertures en couleurs […]